• Interview de Kyô : son passé et la formation de Dir en Grey

    Dans cette interview, Kyô parle ouvertement, pour la première fois, de son mode de vie et sa véritable façon de penser.
    Vous m'excuserez de ne pas savoir ni l'année de l'interview ni le magazine dans lequel elle a été publiée.
    Si un lecteur en sait un peu plus, merci de laisser les informations supplémentaires dans un commentaire.

     

    Traduit de l'anglais par Shinjigami

     

    1049

    Journaliste (J) : J'espère que l'interview d'aujourd'hui on pourra, d'une part, revenir sur certains points de ta vie, et d'autre part, creuser un peu dans l'esprit de Kyô et dans sa vie. Où es-tu né ?

    Kyô: Kyoto.
     

    J: Tu as toujours habité à Kyoto ?

    Kyô: Oui, jusque 18 ans, et j'ai formé des groupes de musique à Kyoto... Mais petit à petit, j'ai commencé à sentir que ça devenait problématique de faire ça à Kyoto... Les groupes à Kyoto sont tous uniques, et les relations entre eux sont très bonnes. Comme on se connait tous, quand un groupe se sépare, les membres en forment toujours un nouveau avec les amis qu'ils connaissent. Je déteste ce type de « cercle d'amis ». A cause de ça, je sentais que je serais limité dans ce que je faisais si je rejoignais un groupe à Kyoto, que je n'arriverai à rien. C'est comme ça que m'est venue l'idée d'aller à Osaka.

     

    J : On pourra en reparler plus tard. Quels sont les membres de ta famille ?

    Kyô : Une sœur, et mes parents.

     

    J : Dans tes souvenirs, tu étais quel type d'enfant ?

    Kyô: Je détestais les « mauvais garçons », mais en même temps, je détestais aussi les gens trop sérieux. Je n'appartiens à aucune catégorie en particulier. Même si j'ai fait de mauvaises choses, je ne suis pas l'un de ces mauvais garçons. En fait je suis bien avec tout le monde. Et en même temps, je ne suis pas sociable avec tout le monde. On pourrait dire que je suis une sorte de marginal étrange. Je vais essayer d'élaborer... Et bien … école primaire, collège … J'ai pas étudié sur le dernier cycle scolaire (avant l'université). Il y a déjà plein de gens sérieux qui étudient pendant ces années là déjà non ? Et de l'autre côté, ces mauvais garçons se préoccupaient seulement de leur image, en faisant de mauvaises choses, et ils pensaient qu'ils étaient cool... Je pense que ces deux sortes de personnes ont l'air idiotes.

     

    J : Les studieux et les rebelles ?

    Kyô : Ouaip. Dès le collège j'ai décidé que les études n'étaient pas un facteur clé pour devenir un adulte. Prenez les sciences par exemple. Quand je regarde mes parents aujourd'hui, est-ce que le fait d'avoir étudié les sciences a été primordial pour eux ? La réponse est claire et nette : non. Alors si on pense un peu comme ça, on voit que le temps passé à étudier les sciences est du temps perdu. Si j'utilise une heure par jour pour étudier, c'est une heure de perdue. Ca ferait 4, 5 heures par semaine. Je détestais ce genre de règles. En fait, le principal c'est de savoir écrire les kanjis et de savoir compter. Je n'ai pas le moindre intérêt pour l'histoire, ça ne m'intéresse pas le moins du monde... Mais quand même, j'aime bien ce qui concerne le secret des pyramides, ce genre de trucs (rires).

    J : Je vois (rire)

    Kyô: Les gens obéissants sont toujours en train d 'étudier. Ca me rendait limite furieux de voir leur attitude, comme s'ils avaient peur de se faire gronder par leurs professeurs s'ils n'étudient pas bien.

     

    J : Ils ne se sont jamais demandé si ça leur était nécessaire.

    Kyô: Ouais. Par exemple, si je voulais être un joueur de baseball ou de football, et que mes parents et mes professeurs étaient d'accord, alors je pourrais juste apprendre les choses importantes pour ma survie dans la société. Le reste du temps, je pourrais me concentrer sur ce que j'aime. Ce serait pas mieux comme ça ?

     

    J : Si c'est très vrai et ça respecte le fonctionnement de la vie en société.

    Kyô: C'est vrai ! Si c'était comme ça, les joueurs standards de football ou de baseball (bien que ce ne soit pas un sujet que je connaisse bien) seraient, je pense, d'un niveau plus élevé.

     

    J : Bien sûr qu'ils auraient un plus haut niveau

    Kyô: En dehors du temps perdu sur les sciences, il y a aussi l'anglais et l'éducation physique, etc... Si apprendre tout ça n'était pas obligatoire, je suis sûr que les étudiants iraient faire des trucs qu'ils aiment, ils nourriraient leurs propres intérêts. Si quelqu'un qui veut être chanteur pouvait utiliser le temps perdu à étudier des choses qui ne lui sont pas nécessaires, il serait forcément meilleur.

    J : Tu es sceptique sur ce « devoir » que tu as mentionné, ce « devoir d'étudier », n'est-ce pas ?

    Kyô: Exactement. C'est pourquoi je ne fais que ce que j'aime et qui me rend heureux. Pourquoi est-ce qu'on doit être obligé d'étudier et d'aller à l'université pour que les autres nous voient comme de « bons enfants » ? Tout le monde pense que le fait d'aller à l'université est l'assurance d'avoir un bon travail... Mais pour moi, ça n'a aucun sens.

     

    J : Tout est bon, tant que c'est ta décision.

    Kyô: Et par conséquent, je méprise ces gars qui étudient par simple devoir. Je méprise aussi ces « mauvais garçons » qui n'étudient que la veille des examens terminaux comme des fous, alors que tout le monde sait qu'ils le font à la dernière minute. Je trouve ça insupportable, révoltant.

     

    J : Tu as commencé à avoir ce point de vue quand tu étais au collège ?

    Kyô: Oui, à cette époque, on doit laisser nos parents voir nos bulletins. Et comme j'avais eu zéro dans toutes les matières, je me suis fait passer un sacré savon par mon père.

    J : Tes parents sont du genre à dire à leurs enfants « va étudier » ?

    Kyô : Oui, ils ont tous les deux étudié à l'université avant. Alors dans leur cœur c'est une sorte de dignité tout ça. Mon père pensait que, lui-même en tant que diplômé d'université, il devait travailler dur. Alors moi je devais travailler encore plus dur si je n'étais pas diplômé d'université. En fait, c'est parce qu'il ne veut pas voir ses enfants souffrir plus tard qu'il leur demande de travailler dur. Mais je ne suis pas d'accord avec lui. Je sens que même si je ne peux pas avoir de bons résultats à l'école, je peux toujours me débrouiller en faisant ce qui me convient le mieux. Le problème c'est que je n'avais aucun rêve quand j'étais encore au collège alors je ne savais pas du tout sur quoi me concentrer. Alors mes parents m'ont dit « Va toujours à l'université, tu pourras décider plus tard ! » Ca m'a rendu furieux.

     

    J : Tu penses que « va toujours à l'université » ça n'a aucun sens ?

    Kyô: Oui. C'est ma vie. Je pense que même après être devenu adulte, si je n'ai pas de travail, si je n'ai pas réussi à faire ce que je voulais, ou même si je n'ai pas de logement, c'est pas un si gros problème.

     

    J : Parce que c'est ton choix

    Kyô: Même si je le regrette plus tard, ça relève de ma responsabilité.

     

    J : Par contraste, tu dois détester les personnes qui mettent la faute sur leurs parents tout de suite.

    Kyô: Bien sûr. Les parents disent ce genre de choses parce qu'ils aiment leurs enfants. Mais en fait, ça ne fait pas de différence...

     

    J : Pour conclure, tu es juste toi-même.

    Kyô : Les gens disent toujours « tu as reçu ton corps de tes parents, ne fait pas ci, ne fais pas ça. » Selon moi, je n'ai pas « reçu » mon corps de mes parents. C'est juste une coïncidence. Si mes parents avaient choisi de me donner naissance, à moi en particulier, parmi un tas de bébés, j'aurais été très touché. Cependant, si nous sommes nés dans une même famille par simple coïncidence, alors je pense que les gens ne devraient pas utiliser ce genre de propos pour éduquer leurs enfants. Bien que je ne pensais pas comme ça quand j'étais petit, ça m'a toujours indigné quand on me disait des trucs du genre « arrête de te faire des piercings » et tout ça.
     

    J : Que font tes parents ?

    Kyô : Ils ont travaillé dans une entreprise, et après ils ont ouvert leur propre entreprise. Ils se sont mariés jeunes.

     

    J : D'habitude, les gens qui possèdent leur propre entreprise aiment que leurs enfants prennent la suite. Est-ce que tes parents sont comme ça ?

    Kyô : Non, mes parents m'ont dit, une fois « On ne te laissera rien du tout ! » (rires), et en fait je m'en fiche. Si j'utilisais l'argent de mes parents, je me contredirais, n'est-ce pas ? C'est pour ça que je m'en fiche.

     

    J : Je vois. J'ai entendu dire que ton père te frappait souvent ? Est-ce que tu as une bonne relation avec lui ?

    Kyô : Hmmm.... Nos caractères sont assez semblables, très affirmés. Donc quand il me frappait, ma mère essayait toujours de le stopper. Je déteste la violence sur les plus jeunes, et je détestais tous ceux qui voulaient faire la loi car ils utilisent la violence.

    J : Ils ne savent diriger que par la violence.

    Kyô : Certains programmes télévisés véhiculent cette idée que la violence est un moyen d'exprimer de l'amour. Mais franchement, c'est quoi ça ??? C'est complètement stupide et contradictoire ! Quand j'étais au collège, un professeur avait demandé à un tuteur de me donner des cours particuliers à la maison à cause de mes mauvais résultats. Mais s'il voulait me montrer qu'il se préoccupait vraiment de moi, pourquoi il ne m'a pas enseigné lui-même, après les cours, ce dont j'avais besoin, au lieu de laisser quelqu'un d'autre le faire ? C'est contradictoire. Donc, à côté de ces « tyrans », je déteste aussi ceux qui sont sérieux. Il y a des profs qui sont violents, n'est-ce pas ? Comme les profs de sport. J'avais un professeur qui nous apprenait à jouer au football américain. Il aimait mettre des claques aux étudiants pour des choses ridicules et insignifiantes. Pour les étudiants comme moi, qui ne sont ni sérieux ni mauvais, il agissait comme si nous n'existions pas, et il pensait qu'on ne pourrait jamais rien faire. Ca m'a rendu malade et j'ai pensé « mais de toute façon ça sert à quoi des cours de sport !? »

     

    J : Ce que tu dis est vrai, il n'y a pas de paradoxe.

    Kyô : C'est vraiment comme ça. Et je pense vraiment tout ça. Mais je ne savais pas comment m'exprimer quand j'étais petit. Je comprends cette théorie que j'ai dans mon cœur, mais je ne savais pas l'exprimer avec des mots. Même si je pouvais parler de ça avec mes parents, je trouverais sans doute encore le moyen de me cacher.

     

    J : La violence de ton père doit t'avoir fait peur.

    Kyô : Pas tant que ça. Mais ça a des influences, pour être honnête. Si j'avais pu en apprendre plus, ou mieux comprendre, même un tout petit peu, après qu'il m'ait frappé, ça aurait été mieux. Mais au final, je gagnais rien du tout, ça ne m'apportait absolument rien. Donc la violence est en fait une perte aussi.

     

    J : Je vois. Donc tu étais isolé à la fois, à l'école, par les élèves violents et par les élèves studieux. Et quand tu es entré au lycée tu te sentais bizarre, ou pas à ta place ?

    Kyô : A cette époque, je m'en fichais en fait, puisque de toute façon je n'avais pas l'intention de me faire de nouveaux amis. Mais plus tard, on commençait à parler de la poursuite des études. Et à ce moment là, j'avais déjà décidé ce que je voulais, mon rêve... « former un groupe ».

    J : Quand est-ce que cette idée t'es venue pour la première fois ?

    Kyô : Quand j'ai eu mon diplôme du collège. J'avais 15 ou 16 ans …

    mr25-kyo03_1_

    J : Avant ça, tu écoutais beaucoup de musique ?

    Kyô : Avant, je détestais la musique (rires). A l'épque, « Hikaru Genji » et d'autres groupes étaient très populaires à la télévision. Les idoles les plus populaires sont Nakamori Akina et Kudo Shizuka. En fait j'aimais bien les animes, les jeux vidéos, et les films. Mais mes parents regardent toujours le cricket alors je ne pouvais pas trop regarder la télé... ça m'a fait détester le sport encore plus !

    J : Quels animes aimes-tu ?

    Kyô : A l'époque, Hokuto no Ken et Shonen Jump étaient très connus comme mangas. C'est à cause de ça que je détestais les idoles de la musique, et les programmes musicaux étaient aussi très ennuyeux. En dehors des animes et des jeux, je ne m'intéressais à rien. Mais un jour, j'ai vu une photo de Sakurai Atsushi, du groupe Buck-Tick, sur le bureau d'une de mes camarades de classe, avec ses cheveux en l'air. J'étais « choqué ». Sakurai Atsushi est très beau n'est-ce pas ? Ses cheveux et son style sont si artistiques, un peu comme dans les mangas... Avec le recule, c'était encore lié aux animes ! A cette époque, je pensais qu'il était cool. Plus tard, j'ai acheté des CD de Buck-Tick pour les écouter, mais c'était très pop alors je n'avais rien entendu qui attire vraiment mon attention. Et à ce moment, X Japan a commencé à attirer mon attention. Ils ont beaucoup de chansons rapides, n'est-ce pas ? A partir de là, j'ai réalisé que j'aimais bien les chansons rapides. Dans les partitions de X Japan, je préférais toujours les chansons rapides. Eux aussi ils avaient des coiffures spéciales, alors ça a retenu mon attention, et j'ai décidé de former un groupe. Après ça, j'ai commencé à n'avoir d'intérêt pour rien du tout, sauf pour mon groupe.

    J : Il n'y a rien d'autre que tu aies voulu faire avant ça ?

    Kyô : Pas une seule. A cette époque, tout le monde discutait de la poursuite des études, ou alors de trouver un boulot. Et quand je me posais la question, l'idée de former un groupe est apparue dans ma tête. Depuis ce jour, j'ai toujours su quelle direction je voulais prendre.

     

    J : Quand tu étais en 3ème, tu t'es décidé tout de suite ?

    Kyô : Oui. J'aimais beaucoup Hide ( note : guitariste de X Japan ) et j'aimais son personnage unique et sa façon de s'exprimer. J'ai acheté une guitare, semblable à la sienne. J'en jouais avec mes amis qui aimaient aussi les groupes, mais je ne jouais vraiment pas bien. Plus tard j'ai essayé la basse, mais je ne trouve pas ça intéressant. Quand je me disais que ce n'était pas ce que je voulais faire, Kuroyume est apparu. A ce moment, je jouais de la guitare parfois à la maison, mais progressivement, je me disais qu'être chanteur c'était pas si mal comme idée. Alors j'ai abandonné la guitare et la basse. Il y avait un petit article dans « Rockin F » sur le premier album de Kuroyume. L'article était très petit alors je ne savais pas si c'était du visual kei ou autre chose... Ah ! J'étais dans un groupe qui s'appelait « Rody » avant ça ! Et comme être dans un groupe ça demande de l'argent, je travaillais au marché central de Kyoto tous les jours, de 3 à 4 heures du matin jusque l'après midi.

    J : Tu n'as pas étudié à l'université ?

    Kyô : J'étais forcé de passer un test d'admission, mais comme j'avais déjà décidé ce que je voulais, j'avais perdu tout intérêt dans autre chose. Donc j'ai rendu une copie blanche pour tous les tests (rires)

     

    J : Tu ne voulais vraiment pas perdre ton temps sur des choses inutiles.

    Kyô : Oui. Hmm... Même si j'essayais de passer l'examen sérieusement, je parie que je ne serais toujours pas capable d'être admis. Mais j'ai rendu des copies blanches pour tous les sujets.

     

    J : C'est toute cette problématique qui consiste à être toi-même (rires). Pourquoi tu nous dis pas quelque chose à propos de ce marché central ?

    Kyô : A l'époque, il y avait un groupe de hard rock qui travaillait là. Ils avaient une tendance visual kei. Un des membres m'a demandé de rejoindre le groupe. J'avais plutôt de longs cheveux décolorés, alors j'étais vite remarqué comme quelqu'un qui devait faire partie d'un groupe. C'est pour ça qu'il m'a demandé de le rejoindre. Plus tard je suis allé les voir en live, et je les ai trouvés vraiment cool, alors j'ai accepté. Après ça, j'ai vu Kuroyume dans les magazines et j'ai pensé qu'ils étaient cool aussi.

     

    J : En fait, ça t'a marqué d'une certaine façon ?

    Kyô : Oui ! Je suis allé les voir en live. Kuroyume est passé à Kyoto et ils ont donné un live. C'était l'époque où les spectateurs faisaient simplement deux rangs. Je pense que hyde était là aussi. Après le show, le « choc » que j'ai reçu était vraiment intense.

     

    J : Avant ça, tu regardais beaucoup de concerts ?

    Kyô : J'aimais beaucoup Fukui-san, alors j'ai regardé le live from Strawberry Field. Mais en fait, je vais rarement à des concerts parce que je n'aime pas les endroits où il y a trop de gens (rires). Ce concert de Kuroyume m'a laissé sans voix. J'ai finalement compris quel style je recherchais depuis tout ce temps. Avant ça, il y avait beaucoup de groupes qui jouaient des chansons rapides, mais Kuroyume était vraiment plus complet dans son style. Toutes leurs chansons sont rapides, j'ai été marqué par ça. Personne n'avait eu une voix que j'avais trouvée si cool avant, mais Kiyoharu a une voix vraiment unique. Je suis vraiment abasourdi, et c'est ce qui m'a poussé à vouloir faire un groupe vraiment sérieux.

     

    J : Ca t'a autant affecté que ça ?

    Kyô : Enormément. Que ce soit le visuel, les paroles, la voix … tout m'a profondément affecté. Même si j'étais déjà dans un groupe avant ça, je n'avais jamais su quelle direction prendre. Parmi les CD que j'avais achetés et écoutés, aucun ne m'avait donné une aussi plaisante surprise. Tout le monde semblait un peu détaché de la musique.

     

    J : Alors tu avais déjà placé « le groupe » en tête liste ?

    Kyô : Totalement, j'ai alors joué dans un groupe de Kyoto, mais je n'aime pas ces relations fort amicales entre les groupes. A côté de ça, un senpei (personne plus âgée que les autres, ou déjà engagée dans une profession depuis longtemps) avait l'habitude de me dire que j'avais l'air hautain. Je détestais être critiqué comme ça. Et d'autre part, il y a quelque chose qui est assez embarrassant à dire pour moi … Mais à l'époque, j'avais une petite amie à Kyoto, et on vivait ensemble ...

     

    J : Tu étais parti de chez tes parents pour vivre avec elle ?

    Kyô : Non, on vivait dans la maison de nos parents, à un étage séparé, le premier et le deuxième... en fait … après on s'est séparés... et je ne voulais plus rester à Kyoto. Cet incident m'a fait trop de mal, je ne voulais plus vivre à Kyoto parce que le paysage autour de moi m'aurait sans cesse rappelé trop de choses... Alors à ce moment, un ami a fondé un groupe à Osaka (note : il s'agit sans doute de Shinya, membre de Dir en Grey que Kyô connait depuis le plus longtemps), et plus tard il a rencontré d'autres amis qui avaient des groupes à Osaka. Alors je suis allé à Osaka et je suis resté chez lui. J'avais formé un premier groupe avant Dir en Grey à Osaka. (note : il s'agit sans doute du groupe La:Sadies)

     

    J : Oh, et alors ?

    Kyô : Pour approfondir un peu, avant ce groupe précis, on était une copie de Kuroyume. Moi et mon ami à Osaka on essayait juste plein de trucs. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on a attiré pas mal d'audience, alors moi et mon ami on a décidé de former un vrai groupe sérieux. C'est comme ça qu'on a formé Dir en Grey. Kaoru-kun doit nous avoir rejoint après le deuxième ou troisième concert.

    J : Est-ce que tu étais en confiance par rapport à tes compétences au chant ?

    Kyô : Non, je n'y pense jamais vraiment de cette façon. Je voulais juste chanter, c'est tout. C'est juste une coïncidence que Hide, que j'adorais, était un guitariste. La plupart des autres personnes qui m'ont inspiré étaient des chanteurs.

     

    J : Comme Ino, Kyo, Fukuino, etc …

    Kyô : Et aussi Kiba, Hiro, et d'autres chanteurs avec des des caractères bien distincts. Et parmi eux, celui qui m'affecte le plus est Kiyoharu du groupe Kuroyume.

     

    J : Quel type d'influence as-tu eu de Kiyoharu ? Dans l'aspect du chant, en tant que performer, ou pendant des concerts ?

    Kyô : Probablement dans la prestation scénique … Mais c'est un peu de tout. Peu importe ce que c'est – le CD lui-même ou son visuel – c'est simplement le meilleur pour moi, sur tous les points. J'avais l'habitude de les écouter tous les jours, pendant des heures.

     

    J : Est-ce que tu détestais les gens qui ne savaient faire que chanter ?

    Kyô : En fait, dans le passé, je ne savais pas ce qui faisait un bon chanteur. Je voulais juste chanter, et c'est tout. Mon style actuel n'a pas changé depuis le passé … la première fois qu'un groupe donne un concert, d'habitude, il n'y a pas beaucoup de monde, n'est-ce pas ? Peut-être qu'il n'y aura que 2 ou 3 personnes devant la scène, en train de te regarder... Pendant le concert, il y avait parfois des spectateurs qui parlaient au fond de la salle, et aujourd'hui je leurs dirais ce que j'aurais aimé leur dire à l'époque : « partez de là si vous ne voulez pas regarder ! » Donc en fait, je n'ai rien changé.

     

    J : C'est plus approprié de dire que ta méthode de vivre et de penser n'a absolument pas changé depuis que tu étais gamin ! (rires)

    Kyô : Exactement ! (rires)

     

    J : Est-ce qu'il y a une émotion particulière pour le groupe d'avant Dir en Grey ?

    Kyô : Oui. Quand j'ai formé des groupes à Kyoto, il y avait toujours quelque chose que je n'aimais pas chez les membres. Alors quand j'ai recommencé à Osaka, je voulais travailler avec des personnes dont j'étais satisfait, naturellement. Il y avait déjà entre 150 et 200 personnes qui venaient nous regarder pendant notre premier live. On peut dire qu'on était déjà plutôt populaires. A cette époque on avait aussi produit quelques démos et on avait fait des petites tournées. On avait dû faire 75 concerts, je crois. Le dernier avait attiré 400 personnes.

     

    J : C'est impressionnant.

    Kyô : Mais je m'entendais pas avec le gars qui jouait de la basse. Plus tard, d'autres membres ne voulaient pas continuer non plus et on en est arrivés à un stade où on devait se séparer. C'était comme du sable... La plupart des gens pensent que la seule différence entre Dir en Grey et le groupe juste avant réside uniquement dans le changement de bassiste et le nom du groupe. C'est totalement faux. On s'est officiellement séparés, et j'en suis revenu au point où j'étais tout seul. Pour être honnête, je voulais former un groupe avec les autres membres, je ne voulais juste pas du gars qui jouait de la basse. Finalement, après quelques discussions, on s'est remis ensemble. Sauf le gars à la basse.

     

    J : Je vois.

    Kyô : Quand on donnait des concerts avec notre groupe, j'ai tout de suite senti que Toshiya était vraiment cool. Je regarde rarement des concerts de groupes concurrents, et je n'a jamais parlé à qui que ce soit. Je ne parle tellement jamais qu'on pourrait penser que j'ai une sorte de « phobie de l'homme ». Cependant, Toshiya était le seul que je trouvais cool, et je voulais vraiment être ami avec lui, alors je suis allé lui parlé. Je voulais travailler avec lui. Après cette discussion, il nous a rejoint et on est allés à Nagano tous ensemble.

     

    J : Vous êtes allés à Nagano à 5?

    Kyô : Oui ! Et après, on a ramené Toshiya à Osaka, comme ça (rires)
    (note: Toshiya a déjà dit qu'ils l'avaient « kidnappé »)


     

    Anecdote : Kaoru a convaincu Toshiya de rester dans le groupe après qu'un concert ait été donné dans un club à Nagano. Le manager du club avait dit à Toshiya que lui et Dir en Grey n'iraient nulle part, qu'ils n'avaient aucune chance. Kaoru s'est interposé et a dit au manager « Nous serons connus. ». Toshiya était si impressionné qu'il a accepté de retourner à Nagano avec Dir en Grey et de montrer au manager de quoi ils étaient capables.

     

    008

    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :